dimecres, 24 de gener del 2007

Aile Noire: Episode 3


Episode trois : Où l’on se dévore

Et il l’embrassa avec des talents de faussaire. Pas de plaisir, de la technique ! Elle, cependant, succombait à ses caresses. Sur le chemin qui les amenait à l’atelier, il s’arrêtaient parfois. Il l’attirait dans un coin. Elle gémissait naturellement. Sous le bec à gaz le gentleman remontait longuement sa main le long de ses jambes glabres. Il caressait son sexe à travers la robe excentrique. Avec son bel accent il disait tout pour l’exciter. Il lui susurrait : « Ecoutez ! Vous m’inspirez déjà… Je vais vous dire le début de ma chanson : Vous êtes… Heu… Ma muse… Ma muse… Ma muse… La muse qui m’amuse ». Et, trouvant ces mots dérisoires et géniaux, Aile Noire miaulait comme un chaton. Elle rencontrait enfin un artiste… Un vrai !… Cette façon de vous caresser, de vous parler, cette façon de s’habiller… Cet homme sentait le riche, le bourgeois, le puissant… comme c'était bath cette façon dont il lui attachait de l’importance !… Ah ! Elle ne lui résisterait pas longtemps ! … Il savait poser ses gestes et sa voix douce était une chanson…

Pendant la nuit, il l’amena là où son plaisir voulait¨aller, il la captura. Elle serait sa protégée et son souffre douleur, l’argument de ses pêchés refoulés, une fée, une reine, une victime, un prétexte, une couverture, une protection face au grand monde et à ses rumeurs. Aile, envahie par le plaisir, convaincue par son expérience de jeune femme qui de l’amour fait son métier pensait que des mains aussi agiles et une langue qui embrassait parfaitement ne mentaient pas. Quand elle découvrit , le soir même, l’atelier entouré de toiles vierges et de sofas nappés de draps blancs, elle défaillit. Le lieu restait secret et mystérieux, il correspondait à son fantasme le plus fort : l’antre d’un artiste. La fillette se disait : « C’est là où tout se passe, l’acte de création dans le doute, la lumière, la peinture et la poussière. Là où l’Homme se débat avec sa toile, qu’il s 'ébroue avec sa peinture et lui-même comme pour un acte charnel. » Non. Ce parolier ne pouvait mentir. C’est lui qu’elle attendait.

A suivre…