dimarts, 27 de desembre del 2011

Entre la poire et le dessert

Cette envie de sortir soudain brusquement. Ca arrive entre la poire et le dessert.
Je regarde Yann Barthès. Je ne sais plus rire, ni me concentrer. Je suis cerné par ma fatigue, l’accumulation de trop de tâches administratives et la non
reconnaissance de Monsieur Mimosa, le chef, cette poigne de fer et de
clous qui ne me dit jamais merci et aimerait bien me voir dégager
car mes voyages sont trop culturels, originaux et ne rentrent pas
assez dans les statistiques et les exigences de l’agence, ça me
les brise menu menu, parce qu’avant lui j’étais le roi, recruté
pour être la vitrine de l'Entreprise. J'avais vingt six ans et je
brillais par mes excursions inventives, linguistiques et culturelles
en Catalogne et Occitanie. Maintenant j'ai dix ans de plus. Ceci
explique cela. Les voyages dans mon Grand Sud fantasmé ne fait plus
rêver les clients du pays. Les bobos ou les vieux préfèrent New-York ou les
Antilles. Pas un voyage adapté à une problématique intellectuelle comme je les kiffe.
Puis l'époque, ma pauvre dame, est plus à la rentabilité, mes
inventions restent des inventions tamtamnesques. Et après
quelques années d'essai où je croyais parvenir à une certaine
quelque chose, je baisse les bras pour m'abandonner au quotidien.
J'ai tout quitté pour travailler ici. Même mon seul amour. Pour le salaire, les
promesses d'avenir. J'ai investi cette ville noire aux idées étroites, cette ville que je baptise de mon nom, Ville de Tam, pour pas qu'on me demande des comptes quand on lira ceci. Après dix ans , je me vois toujours en transit. Alors moralement je te demande: comment peut-on passer au statut de « fils préféré » à celui de l'employé déchet? Cette question noire me ronge, me glace les os, la
conscience, le crâne. Fait exprès. Je suis sûr que c'est fait exprès. Une pression psychologique pour abandonner le taff. Comme ils font à La Poste ou à France Télécom.
Devant ma télévision, mes paupières se rouillent. Mauvais coma. Je n’ai rien à échanger, ni personne qui peut me tirer de mes propres préoccupations par le rire, l’envie ou le désir. Les plateaux – repas –télé ça me connaît. Je
vais te dire : c’est drôle un soir la solitude, mais tu l'apprivoises jamais. C'est drole le premier soir. Ensuite tu balises.
Mais tu m'excuseras. Des bruits extérieurs me sortent de ce long monologue paranoïaque. J’entends piétiner contre la baie de ma véranda-balcon. Cette fois, c’est sûr, y a quelqu’un. J’ouvre. Long rideau. Rideau long. Long rideau. Rideau
long. Tourne. Retourne la manivelle. Froid glacé de décembre et deux chaussettes orphelines qui se balancent sur le fil du sèche-linge. Les mois de décembre fatiguent. Je me renferme. Long rideau. Rideau long. Long rideau. Rideau long. Tourne. Retourne la manivelle. Je ne peux plus voir cet appartement. Soudain je l'ai en horreur. Je redescends affronter le froid, le parking et mes peurs parano. Mon coeur bat très fort. Je crois que j’aime ça, me foutre la pétoche. C’est quelle heure ? Neuf heures ? Neuf heures et quart ? A mourir pour mourir comme chantait Barbara. Et je marche. Je marche. Buée froide et blanche de mon souffle. Je ne sais pas où je vais. Ma fuite en avant me guide, me pousse, me propulse comme un
aimant attiré par le désir de voir quelqu'un à un endroit précis. Eclairage orange public. Les murs noirs de pollution. Le couvre feu des cafés le soir noir noir noir. Faudrait pas que la population se rencontre. Tout éteindre. Ne pas faire vivre la ville la nuit. Même pour les ouvriers fatigués qui aimeraient se rencontrer un soir. Décret municipal: fermez les estanquets. On cachera nos alcooliques. Surtout bien fermer les cafés à sept heures. Ville de Tam, tu m’exaspères. Et je marche encore
pour tomber, par hasard sur cette allée où tel un troubadour instinctif je m’arrête. Je suis devant la maison Bouygues de Saucine, de son moutard et de son sale mari. Les fenêtres ouvertes, on peut pas dire que ce soit décoré avec goût. Non. C’est décoré, peuchère, avec économie.
Meubles de chez Confo ® en plastique, très vite montés. La voix mâle de son ignoble mari (un beauf à la Cabu, chanterait Séchan) fait vrombir les murs. Je les contemple dans la lumière jaune. Tu le crois. Il lui beugle dessus à cause d' une histoire de cendrier. Dans sa colère affreuse, il bégaie, postillone, répète les mots cent cinquante fois. Au moins.
- Mais non, putain,je les mets pas sur le tapis, les cendres! Puis, puis, puis si tu les vidais les cendriers régulièrement et si, et si, tu les remettais
bien, là, là, là à sa place, la, la maison serait pas si, si, dégueulasse. On vivrait pas dans la poussière. Ah! La! La! Ah! La! La! Ah! La! La!
Ma Saucine c'est une éponge. Elle a la politesse de s'adapter à la personne qu'elle
a en face. Peut-être un truc de secrétaire. Elle adapte son langage et ses attitudes. Cette femme vulgaire, est-ce bien elle?
Insupportable de la voir ainsi:
- J'ai pas le temps figure toi, con. J'suis pas ta boniche, avec le taff...
- Ah! Parlons-en, parlons-en du travail, t'es pas obligée de bosser.
- Et le gosse qui c'est-ti qui le nourrit le gosse? Hein? Hein? Hein? Le gosse?
Ah. Tu vois rien d' original. Ces deux là te tombent bien dans le cliché du quotidien franchouillard. J'ai l'impression délicieuse et désespérée d'être le voyeur devant une daube de TF1. Casting réaliste et réussi. Ecran 16/9. L'écran 16/9c'est cette fenêtre éclairée qui les encadre. Le plus triste est de constater que la téléréalité ressemble à la vie. Ma Saucine,pourtant, si un jour tu décidais de quitter ce fou pour moi tu ne passerais pas le premier essai tellement ton physique reste singulier. Je te vois tout droite sortie d'un film d'hollywood des années folles avec tes belles gambettes et tes cheveux bruns, tu pourrais me danser le charleston. T'es pas Loana. T'es la classe. T'es une fille très grande qui se la joue parfois avec ses strings très fins sous tes juppes blanches transparentes. Bien sûr nous n' eûmes qu'une relation de placard a balais. Mais comme dans les pop songs américaines j aimerais tu devinsses ma baby, be bop a lulha. Enfin je parle, je parle mais je commence à me les geler sec sur le gazon. Je suis le chevalier occitan, plus tard je t'enlèverai d'ici. Mais ce soir, ce n'est pas l'heure. Tournant le dos à la violence, je me rentre dans le bruit des meubles déplacés, (idéal pour parer les coups le buffet fait bouclier), le tintamarre de la vaisselle qui vole, les cris masculins de bête. Merde mais ce qui m'arrache plus le coeur, c'est le moutard qui commence a chialer.
Des cris de bête, j'te dis. Un jour je t'épargnerai tout ça. J'te jure.

A Suivre...
Lisez les premiers épisodes du feuilleton en cliquant sur: "Vilo de Tam".
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dilluns, 26 de desembre del 2011

La beutat en Turquia



Uèi òmes e femnas d'aquí (mai que mai dins lo barri modèrn) son pivelats per una certa classa
vestimentaria.
Lo blingbling a pas de frontièra, leis aparéncias comptan.
Dempuèi la nuech dei temps leis òmes e lei femnas aiman de se faire bèu.
Me rementa una istòria ligada a la mòrt.
Au nivèu culturau, mercés a Iva Roqueta, ai descubèrt a la debuta deis annadas 2000 un libròt estrambordant: leis istòrias de Nasreddin Hodja lo personatge popular de Turquia e dei país orientaus adaptat en peça de tiatre(lo libre es en occitan, castilhan e francés).
Nasreddin es un vièlh personatge, messsorguier, missant, rachon. Seis istòrias absurdas, ironicas son mai que mai una critica de l'umanitat.
Au nivèu deis aparéncias vestimentarias, justament, ne vaquí una que m'agrada:
Nasreddin Hodja, malaut grèu, dèu gardar lo liech.
Vesènt que son mau venpièger cada jorn, sona sa femna:
- Femna,vai, carga tei vestits nòus. Pencheneja te, pimponeja te, fai te polida e vene t'assetar pròche de ieu.
- Mai coma vòls que me faguèsse polida mentre que siás malaut? repoteguèt la dòna. Coma Nasreddin Hodja ensistissiá, li demandèt la rason. Alòr li diguèt ansin:
- Quora Azrail, l'àngeu de la mòrt, vendrà me prene, en te vesènt polideta, ben vestida, benlèu que li agradaràs e que tombarà amorós de tu. Alòr te prendrà a ma plaça.
Sòrgas:
Ives Roqueta, Leis aventuras de Nasr-Eddin,CRDP Miegjorn Pirenèus.
Collectiu,
Histoires de Nasreddin Hodja, Silk Road Touristic Publications, Ḯstanbul-Türkiye.

diumenge, 25 de desembre del 2011

Istanbul e sei tèulissas dessenhadas




Te mène sus lei tèulissas dei restaurants. Dominam lo tot Istanbul: lo modèrn e l'antic desseparats per lo flume dau Bosfòr. Amondaut reconèisse lo dessenh d'un artista (jove surament) fòrça present dins lei carrièras brancadas de la ciutat e mai que mai dins l'avenguda bèla consacrada ai mestiers de la musica. Son simbèu, sa signatura: un punh levat e jaune. Una mena d'indignacion benlèu. Sabe pas coma l'interpretar. Me pivela pasmens de pensar lo dangier qu'a corregut per pintar aquò amé perfeccion. Qué ne pensas?

Lo trabalh de l'aiga me fa pensar a tei lagremas







L'Aiguièra Basilica es la mai granda
resèrva d'aquesta mena a Constantinople (78000m3). La máger
dei colonas que la constituís
son de trofèus tornats dei guèrras contre lei Gregaus e lei Romans.
L'endrech es dedicat a Medusa, punida de son amor per Zeus. Lei colonas que
ploran m'evocan lo marrit sòrt
que li es gitat. Coma se lo membre misteriós
emplenat d'aiga èra lo còs de la gorgona mortala. Vé! Agacha aquesta colona! Es de carn umana
e la de l'autre mand sembla de la carn de sèrp. Sèrps que cubrisson
son pèu. Segur: se passejam au dintre malaut de Medusa. A la fin de
la passejada, la tèsta es quichada, revirada per una colona de
pèira. Condamnada se pòu pas plus desliurar. E l'aiga que s'agota
pauc-a-cha pauc fan pensar a de lagremas sens fins que calarián pas
jamai.

divendres, 23 de desembre del 2011

Çò que te fau saupre d’Istanbul.

Çò que te fau saupre d’Istanbul.

Per lo promier còp l’agéncia de viatge de la vila de Tam part a Istanbul. Pauc-a-cha-pauc te fau un esquichum de sei descubèrtas.

Fora borra : Istanbul.

- Se tròba en Turquia.

- Es un exemple de laicitat.

- L’acuèlh i es bòn.

- Lei trins de vila marchan amé de gitons coma ais autos-tampons (son roges e de plastic).

- Istanbul es divisit en doas parts a l’entorn dau flume dau Bosfor.

- I a un barri brancat. Se parla d’una « movida » turca.

- Plòu fòrça en decembre e fa freg.

- Trobaràs pas de sauça blanca per ton kebab.

- Marchas fòrça a Istanbul.

- Lo mercat lo mai pivelant es lo mercat egipcian e non pas « lo grand bazar ».

- Pas de violéncia e d’inseguritat.

- Lo cantaire preferit deis estajants es un travelo que sembla a la Castafiòra e que te fa de reclamas per de fregidas.

- An lo culte per Pèira Loti l’escrivan viatjaire que s’oblida en França. Li an consacrat tot un barri e leis estanquets amondaut pòrtan son nom.

- Dison « pardon » per « perdon » e « merci » per « gramaci » mai se sabes pas aisidament charrar turc pòs escambiar amé totei amé ton anglés europenc.

- Lei femnas veladas sòrton pauc la nuech mai sòrton.

- Lei femnas non veladas sòrton e begon de cervèsa EF, sola cervèsa nacionala dau país.

- Lei barris religiós son lei mai estranhs mai pas lei mai desagradius.

- Son pas en crisi es benlèu per aquò que lo país que faguèt una crosada contra leis Albigés pòu se permetre de lor faire la leiçon...

- An la moneda dau país mai pòs pagar en euro.

- Enfin, l’escòla es nacionala mai un intellectuau turc me diguèt qu’èra trop centralizada e pas pron dubèrta sus l’estrangier. Mai es una interpretacion : siáu pas anat verificar.

- Vos contarai la seguida en fotos dins lei jorns qu’arriban.

dissabte, 17 de desembre del 2011

la parano dans la chambre.

La chambre. Un coussin. Un putain de coussin. C'est lui qui se cachait derrière la porte, mouligas. J'allume, regarde sous lit. C'est l'estivade sous le matelas. Les moutons n'aident pas qu'à s'endormir. Tam, est-ce que c'est parce que t'es toujours seul que tu te fous dans de tels états? Tu sues, t'es moite, tu pues (hormonal) et le bruit de tes propres chaussettes t'inquiète. Les collègues (ici je n'ai que des collègues) me surnomment Caliméro à cause de ma parano. C'est pas juste. Mais je vérifie: ce soir c'est vrai que je suis malade. Personne dans les placards. Et même je le regrette un peu, ça m'aurait occupé en cette soirée de blues où les carottes tournent, re-tournent dans le manège du micro-onde. Tu le crois.

diumenge, 11 de desembre del 2011

des peurs en tuperware

Le parking froid. Le traverser. Le tuperware à la main. Je m'attends à ce qu'un ou deux hommes en cagoule se cachent derrière les lauriers roses séchés par le mistral. Surtout ne pas passer dans la allée haute où les branches géantes me cachent si je veux crier au secours et me débattre aux yeux de tous. Les fenêtres illuminées par les guirlandes de Noël se font des clins d'oeil d'un bâtiment à l'autre. Immeuble sécurisé à l'américaine où l'on multiplie les vis-à-vis pour s'espionner les uns les autres en cas de meurtre ou de cambriolage. Je marche en scruttant bien mon balcon d'en bas sentant mon souffle poindre mon cerveau enrhumé. Mes tempes se soulèvent dans mon crâne comme serrées par le bonnet de la piscine. Quand est-ce qu'ils vont rallumer là-haut? Ils m'attendent c'est sur. Ils m'attendent. Qui ça "Ils', d'ailleurs? Pourquoi suis-je persuadé que l'on m'en veut? Moi, le petit employé d'une agence de voyage, sans économie, vingt euros tout juste en poche. Un chien. Il faudrait que je fasse comme mon amie Mela. M'acheter un chien. C'est pour ça cette mode des chiens. Pour se protéger. Et pour pallier le manque d'affection de nos solitudes de banlieue. Porte d'entrée franchie. La veilleuse du couloir m'énerve. Elle ne tient pas plus qu'une minute. Tu le crois. Je veux pas rester dans le noir. Ils peuvent surgir. Envie de vomir. La Javel, je la supporte pas, ça m'écoeure. Le gardien nettoie tous les matins. Les odeurs de cuisine des familles se mélangent dans le bruit des couverts. Et les voix fortes des jeunes adultes du second dans une odeur de tarpé rivalisent sur la wiiii. Arrivé devant ma porte je tourne la clé dans la serrure demeurant le plus silencieux possible. A côté, dans l'appartement de cette mère seule, ma jolie voisine, j'entends: She Rise Up de David Lynch. L'enfant doit être chez son père. Cette musique synthétique de cauchemar rythme ma peur. Merde. J'entre laissant la porte ouverte. S'il faut fuir dans le couloir, je cours assez vite, je peux m'échapper. Je laisse ouvert. Mais ils pourraient s'infiltrer. Par derrière. Je parcours vite le salon et je ferme le volet déroulant qui tombe, tombe, tombe ( long beaucoup trop long, ils peuvent resquiller) longtemps sur le balcon. Je traverse le noir. Ils ont éteint la lumière avant de se cacher. Toujours ouvert pour la lumière extérieure sur les ficus l'hiver. Tant pis pour les ficus, s'ils m'attendaient au coin de la vitre, me bondissant dessus à coup de carabine? On a vu une petite vieille qui... Devant ses petits fils, à six heures du matin. Pan. Pan. Eclatée la cervelle. Fait divers, d'hiver, de la vila de Tam où on entretient nos peurs par la presse locale. Ils sont pas dans le salon. Ils sont pas dans les couloirs. Ni dans la cuisine. Je referme la porte d'entrée. Je ferme à double tour en laissant pendre le lourd trousseau. Sans réfléchir je laisse le Tuperware de carotte sur la bibliothèque entre deux dictionnaires. Tout à l'heure, si je survis à mes peurs, je le chercherai des heures et me trouverai pénible de ne jamais laisser les bonnes choses au bon endroit. Me voilà sauf. J'essaie de me faire rire. Soulagé je me sers une Leffe en penchant tout doucement mon bock pour équilibrer scientifiquement mousse, liquide et bulles. Equitable. J'allume le Grand Journal. Me voilà sauf? Mais cette lumière tout à l'heure? Suis-je fou? J'oublie de vérifier la chambre. Je vais dans la chambre. J'ouvre doucement la porte. Et là je sens quelque chose d'épais et de doux (un pied? un morceau de bras?) qui m'empêche de l'ouvrir complètement, entre le mur et la poignée...

Une librairie arlésienne pour le Matagot!

Après Orange et Aigues-Mortes, c'est Arles qui s'occupe de distribuer le MATAGOT MODERN. Une équipe sympathique et conviviale qui respecte ses auteurs et les met très à l'aise. Je vous invite à découvrir cet endroit magique. Vous pourrez y demander un exemplaire du livre fantastique en français et occitan:


La Boutique des Passionnés & l'Association Attention Culture !

14 rue Réattu - 13200 ARLES - 04 90 96 59 93

contact@passionnes.com culture@passionnes.com

www.passionnes.com convivencia.over-blog.net

dimecres, 7 de desembre del 2011

rentrer ce soir

Ville de Tam. Nuit noire caféine de décembre. Les réunions s'achèvent à neuf heures. A se demander si à l'Agence de Voyage on ne nous retient pas pour dépenser moins. C'est la conseillère en com, Madame Guindy, qui m'a ramené dans sa voiture froissée bleue. Entrant dans sa casserole, j' lui dis, dans une bouffée de buée blanche comme un nuage:
- Au moins, on te la volera pas.
Elle m'dit dans une autre bouffée de buée (rose cette fois):
- Je me promènerais avec un seul volant sans les roues, les pédales et la carcasse, j'aurais encore moins de chance de me faire voler.
Ell'me parle Madame Guindy du fils à Toulon qui fait l'armée, du frère à Marseille dans la déco et qui fait les allers-retours car les loyers... et la soupe à maman... le mari qui se plie le dos fréquemment au club de gym et cette con de com de plus en plus dure à monter depuis qu'on a moins de budget papier, moins de budget encre, moins de budget photo, moins de budget Guindy. Heureusement pour mes yeux: on conserve le buget mannequin. Ah. Caliente. La belle mama Guindy, insensible, te mène tout ce beau monde à la baguette. Paroles. Paroles. Parlotte. Et si. Et ça. Patin couffin. Ronds de buée multicolore qui s'évaporent contre le pare-brise humide. On est plus là pour parler boulot. Comme d'habitude j'écoute pas. Mon corps est en pilotage automatique. Ma tête dit "oui", mon esprit part ailleurs. Je pense à Saucine. J'ai tellement envie de crier sur les toits... que... Tu le crois? Mais ce n'est pas à Guindy qu'il faut se confier.
D'ici, je vois mon appartement-véranda en haut de la haute tour boueuse. Vivre ici reste pratique. Derrière un supermarché discount et quelques immondices. J'attends ici comme en exil une transformation, une amélioration. Il va bien se passer quelque chose dans cette pute de ville de Tam? Une mutation? Encore moins, si le gouvernement se voit obligé de perdre son triple A, son label rouge, son n'importe quoA. Mais dis-moi: ça va atiser quelles haines si on ne nous considère plus?
Le portail sécurisé en fer s'ouvre. Ouverture automatique. Clic. Chaque fois que je le vois s'ouvrir je pense aux deux portes du château de Moulinsart. Avec le boy scout et le capitaine, heureux de retrouver le plancher des vaches, mon bon Milou.
Je colle mon nez contre la vitre de la casserole.
- T'as vu?
- Hein? Quoi?
- L'appartement allumé. Là-haut. C'est le mien. Le rideau bouge.
- Mais tu hallucines, mon pauvre Tam. Tu hallucines.
L'appartement... éteint. Hallucination? La fatigue? Tu le crois? Est-on en train de me visiter? Ils sont là-haut. Ils m'ont vu. Ils sont planqués derrière le rideau. Mais je l'ai bien vu bouger, avec cette lumière... Là-haut on... Deux poutou bien tendres. Guindy c'est ma maman d'ici mais elle ne veut pas monter avec moi. Elle me laisse seul avec ma solitude. Elle m'offre un Tuperware de soupe à la carotte. T'as besoin de repos mon ami. Tu flippes. Je traverse le parking, peu rassuré et je monte au cinquième étage de ma tour. Que vais-je trouver là haut?

"Hic clavis, alias porta" (La clef est ici, la porte aussi) - Dessin original de Victor Hugo

dimarts, 6 de desembre del 2011

mei nuechs d'insomnia


Vaqui a de que semblan mei nuechs
Voilà à ce qu'elles ressemblent mes nuits

les matins se suivent et se ressemblent




Vila de Tam. L'appart vitré. Les matins se suivent et se ressemblent. Je vais trainer dans ce jogging gris et faire chauffer l'expresso acheté en Espagne sur la Jonquera. Celui qui te troue le ventre toute la matinée. Les images des Matinales se reflètent dans le vitres qui filtrent les rayons de soleil. Je bois les paroles riantes de Maitena. Mes paupières se rouillent. J'ai passé la nuit sur l'Internet à compter les moutons d'Arte plus sept. Aujourd'hui: combat syndical, ignorer Saucine dans les couloirs et les bureaux pour n'éveiller aucun regard et se retrouver peut-être en cachette dans le placard à balais. Et croiser les patrons, croiser les patrons de l'Agence de Voyage de la ville de Tam qui à force de nous parler mal nous feront tous quitter la boite.

diumenge, 4 de desembre del 2011

A l'entorn dau libre en Provença

Autour du livre en Provence

9,10, 11 décembre 2011. ARLES.

Contacts

La Boutique des Passionnés & l'Association Attention Culture !

14 rue Réattu - 13200 ARLES - 04 90 96 59 93

contact@passionnes.com culture@passionnes.com

www.passionnes.com convivencia.over-blog.net

Signature du Matagot, samedi, à partir de 15h30

dissabte, 3 de desembre del 2011

des dessous chics dans le placard à balais


Agence de voyage. Les couloirs. Je la sens bien sa présence mais je ne la vois pas. Un regard, des yeux camouflés dans le mur. Comme ce chat mystérieux dans ALICE AU PAYS DES MERVEILLES. Je sens bien cette odeur de poudre mêlée au maquillage. Et ces yeux deux, brillants, ses yeux piscine, qui m'épient et qui me guettent. Je la devine. Et je la cherche. Je marche droit. Channel numéro cinq. Ca cocotte dur, bâtiment A. Elle m'espionne, elle m'attend. Saucine, la secrétaire en string surgit soudain sur mon passage, au détour d'un pilier.
- Ah! Monsieur Tam, quel hasard! Vous tombez bien! Je devais vous voir, c'est pour mon fils.
Mes yeux s'arrondissent comme des balles de ping-pong. A-t-elle déjà porté ce décolleté? Prémédité! Comment s'est-elle préparée à notre échange le soir même? Combien de bustiers, de montgolfières, de ballons gonflés au benzène essayés, posés, jetés en vrac dans le panier du sale, dans le placard du propre, par terre, sur les cintres, superposés, borgnes, voyants, doubles, qui s'ouvrent tout seul, en cuir, avec un zip autour, prédécoupés, en pointillés, pour qu'on suive bien les formes, mis, remis, arrachés de rage, décollés doucement comme un timbre de collection, ajustés juste au niveau du téton pincé, sous un chemisier, sans un chemisier, le nombril à l'air, agraphés, dégraphés, les cheveux remontés, le bustier lourd et violet sur un t-shirt noir, ou un sous-tif en dentelles, balconnet terrible genre Marie Antoinette ou Madone de chez Jean-Paul Gaulthier ? Ses mains légères remontent le tout, synchrone. Combien d'heures pour moi pour préparer le décolleté idéal? Enfermée dans sa salle de bain, à faire couler l'eau pour camoufler le bruit des soutiens-gorges sautants sur la musique de PRETTY WOMAN? La buée à la vitre, le reflet saturé par son souffle et ses efforts pour me rencontrer demain. Le verrou remonté, elle se cache de son mari alcoolisé sur le canapé qui rote devant le discours de Toulon sur BFM: "Hé! Ben! Tu fous quoi? Merde. J'ai faim." Car elle m'a bien prononcé ce mot, c'est sûr, t'en es témoin: "mon fils" et contrairement à ce que dit Jean-Jacques, elle n'avait pas fait un bébé toute seule. Merdoum, Mme Sausine, la secrétaire en string, ne vit pas seule. Comme quoi la chanson a pas toujours raison.
Son scénario elle l'avait créé, là, figée sous les couette lourde, les yeux rivés au plafond invisible, toute seule dans sa tête, tourne-retourne dans le noir de la nuit de couples sans libido, soulevée par les ronflements porcassiers de son mari.
Le soutien-gorge craquant caché dans le cartable. Les cheveux tenus pas des épingles. Le string dans la poche de devant, elle se change dans les toilettes du bureau, comme un collégienne fautive de sa métamorphose adolescente. Elle apparaît au pilier:
- Mon fils, Monsieur Tam, il veut apprendre l'excitant...
Lapsus. Elle se reprend:
- L'occitan, mr Tam, l'occitan.
Elle rougit et dit:
- Il écoute Massilia. Il veut venir à votre club. Au collège, ils ferment les options.
Mon club? Pour le personnel de l'Agence? Celui que j'organise entre midi et deux et dont la moyenne d'âge est -disons le - de cinquante ans?
Je réponds c'est sûr, on a tous intérêts d'être bilingues. Elle reprend son doux souffle mentholé:
- J'ai trouvé ce petit livre. Regardez.
Je n'ai pas le temps d'identifier la couverture de l'ouvrage en question que sa douce main m'entraîne dans le placard à balais éclairée par une seule ampoule:
- On y verra mieux pour lire, ces couloirs sont trop sombres.
La porte se referme pour nous et là sauvage, arrachant une épingle qui retient ses cheveux de jais elle râle en jetant par terre le cahier pour la sixième niveau un, édité au CRDP de Montpellier:
- Aima me! Ara! (Aime moi! Maintenant!)
La conjugaison est juste, le -a final prononcé à la française. C' est pas grave j'ajusterai après, je gonfle mes muscles (je parle des bras, je suis un héros), la soulevant, la plaquant contre l'armoire en fer tenue par des boulons voyants qui se dévissent et sautent comme des ressorts rythmant chaque mouvement de mon bassin. Du grand art. Manu Katché à la batterie. Les bouteilles plastique immaculées, blanches de Javel, orange d'Ajax, marron de Carolin, bleutées de Canard WC (qui fait coin coin de plaisir avec son joli bec) sautillent à chacun de nos mouvements. Nous pourrions réciter les trois conjugaisons sans oublier les auxiliaires. Je décline toutes les positions. Elle apprend vite. Elle accroche son vernis aux étagères. Aime, Aimas, Aima, Aimam, Aimatz, Aiman. Ca coule tout seul. Un ange passe. Rattachez vos ceintures. Telle la phalène son string se colle et se balance contre l'ampoule brûlante quand ses balconnets viennent atterrir doucement comme une fleur sur le petit cahier bleu aux gribouillis d'enfant. Leçon numéro un. On aura besoin de réviser avant de transmettre.

dimecres, 30 de novembre del 2011

bocada suchard

ma grand manja de bocadas suchard amé de pan

Je préfère manger à la cantine

Agence de voyage, 12h45. Hier Charlhyène (il paraît que c'est un nom sioux), la femme de l'intendant, qui est raide comme un cierge de pâques (dixit Brel) m'a rouspété:
- Ah! 'sieur Tam! z'avez pas payé la cantoche!
- Justement si je suis ici, je réponds, c'est pas pour vos yeux Charlhyène, ni pour l'endroit. Je préfère le Café PASTIS à Barcelone que votre putain de bureau obscur enguirlandé de chiffres.
- Vous parlez des guirlandes que j'ai découpées dans les chutes de papier et que j'ai accrochées,hop, au ficus?
- Ouais... Quelle idée?
- C'est bientôt noël, 'sieur Tam.
- C'est vous qu'avez découpé le deux?
- Le plus dur c'est le huit.
- Bon voilà mon chèque.
Charlyène chausse ses lunettes accrochées à une chaine (en cas de neige). Elle me vocifère:
- Quoi? Que ça? Quinze euros? Vous êtes pas un peu rachou Monsieur Tam? La fin de mois vient de tomber, macaniche!
- Et alors je l'économise tant à la fin comme au début.
- Pffff... Un chèque de quinze euros! Ah! Ca m'arrange pas.
Charlyène ça l'arrange pas mais elle encaisse quand même.
Je retourne à la machine à café après le repas. Un sou c'est un sou. Même le café à la machine je commence à me le plaindre. Tu le crois. Deux euros. Sur le chemin un éditeur itinérant (je me l'appelle Père Castor) qui passe à l'agence à chaque début de mois (ou de fin)(tôt ou tard c'est comme on le sent, dixit Daho) me barre le chemin. Tel le cow-boy attaché sur la voie ferrée, je suis pris en otage. Il se rappelle que je vends des voyages (ça tombe bien il est au bon endroit) et que en 2003 j'avais fait un crédit de six ans pour un bo livre intitulé: VOYAGES A ROME de Stendhal. Le livre m'avait couté un bras, il était tellement beau et cher qu'il pesait un joly jumper mort et que j'ai jamais pu le lire. Dans le canapé, sur les cuisses, il arrêtait la circulation du sang. Dans le lit, si tu t'endormais, il te mangeait le visage et si tu arrivais à lire une ligne sans fatigue, il te faisait des biceps comme Popeye avec des crampes aux doigts (ce qui explique mes problèmes osseux au poignet droit et pas autre chose car non je ne suis pas sourd). Ah! Le précieux livre! En plus les repro-photos brillaient tellement bien que je tournais les pages avec un gant mapa et des pincettes pour pas l'abîmer. Pas un livre: une rente. Ce con de démarcheur sait tout: que j'aime les voyages (ça tombe bien, j'en vends), que je bois mon salaire au PASTIS à Barcelone et que c'est pour ça que je me plains mon café et ma cantine, ici, en France, dans la triste ville de TAM. Il sait aussi que je tiens le cinéclub entre midi et deux pour amuser les travailleurs de l'agence, comme le club d'Occitan. Allons Monsieur Tam, vous allez bien, rhoo, allez, un beau livre, vous allez pas vous refuser ça, qu'est-ce qui vous intéresse en ce moment? Mon pouvoir d'achat, Père Castor! Mon pouvoir d'achat! Et hop! Là! Qu'est-ce qu'il me sort, Père Castor? Non.... malheureusement pas les mémoires de Pécout illustrées par Van-Gogh (Casterman n'a pas de culture occitane, ce con) mais un livre comparatif: LITTERATURE ET CINEMA. Rhaaaaa! Lovely! Je feuillette. Je caresse le papier glacé. Il me chauffe les sangs. Bardot et la Joconde, le cinéma japonais et l'impressionnisme, Mickey et Guernica. Je tripote la couverture de cuir et les lettre d'or incrustées dedans je les contourne lentement en frottant avec mon index, fétichiste du livre. Je fouette mes mains avec le marque page en soie rouge cousu dedans. MMMM... Le format italien me fait penser à un film en cinémascope ! Luxe et volupté! Mes collègues m'attendent pour le CLUB OCCITAN entre midi et deux. On va être à la bourre. Tout s'accélère. Il me tend un feuillet jaune avec un carbone. J'y reconnais mon RIB. Je signe mon RIB. Il connait par coeur mes coordonnées bancaires, ce con. Je m'engage pour 10 ans. C'est Alcatraz ce traquenard. Je signe quand même. Ah! Monsieur Tam! Je savais que je vous connaissais. Connard. Je perds pieds. Saucine la secrétaire en string me demande de réciter sa conjugaison quand on sera au CLUB OCCITAN. Je dis oui mais remontez votre jupe pour l'instant. Il me mettra un double de ma facture sur mon bureau. C'est toujours le A1? Mais comment il sait? Depuis hier, je mange des patates à l'eau, pour me payer mon voyage au PASTIS A BARCELONE, ma cantoche à 15 euros, et un livre sur le cinéma que je n'ouvrirai jamais car il me sciera les jambes, me coupera la tête et épuisera mes poignets.

Littérature comparée expresse

Agence de voyage. Saucine la secrétaire en string me pose un léger paquet sur le bureau. Je reçois maintenant, déjà, super, youpi, LE JARDIN DES DELICES TERRESTRES (EDITIONS LIVRE DE POCHE à PARIS). Quel rapport avec LE MATAGOT MODERNE (Editions IEO LENGADOC à BEZIERS) ? Rhaaaaa! Lovely! J'ai hâte de savoir! Malheureusement une pile de documents m'attend pour le taff. Je pleure ma mère sur l'agenda. L'agence de voyage où je worke depuis 2002 exige: un bon de commande pour un mas en Camargue à réserver pour mai, tout un devis pour des congrès autour du LARZAC (avec randonnées) pour février, une croisière à Venise pour hier sans gondoles (à cause de la crise). Boulot! Boulot! Boulot! Et tous ces mails à killer: est-ce vraiment du travail? Comment faisaient-ils en 1990 sans les mails? M'enfin dirait Gaston Lagaffe (mon maître) qui a toujours envie de trier son courrier, si j'osais un oeil sur mon nouveau livre? Le poète et voyageur T.O me l'a bien dit: les deux univers se rapprochent, tu devrais en parler à ton collègue là, le petit auteur du MATAGOT MODERNE (Editions IEO LENGADOC à Béziers). Mais comment croiser deux regards littéraires: ceux de l'Indien et de l'Occitan? Quel rapport avec le Cassoulet et le Vada Idli ? Déjà j'aime la couverture cartonnée présentant les allumettes pyromanes qui rappellent peut-être le grand incendie provençal du MATAGOT. La première phrase (ma prof de lettre dirait l'"incipit") est brève, scénaristique, vive: " Tout a commencé par un accident". Mazette! En voilà un qui perd pas de temps avec son récit! Boumbadamoum. Je te vais à la ligne. Et hop! hop! T'es dans la sauce. Pas le temps d'y tremper: ma boss m'envoie un texto pour un rendez-vous que je ne confirme pas car je suis roumegaire et contestataire. J'ignore le texto. Je supprime. "Etes-vous sûr?" Je réponds pas. Je sais ce que je fais. Mon portable m'emmerde. Quatrième de couverture. Un argument de vente choc : "incontestablement le meilleur écrivain de la nouvelle génération". Ah! Ils veulent vendre, eux, au livre de poche (à Paris)! Mais ne sont-ils pas marseillais au LIVRE DE POCHE (à PARIS) je croyais que le meilleur écrivain de notre génération c'était Houelbecq (je suis obligé d'aimer Houelbecq si je suis parisien) ou Perbosc (je suis obligé d'aimer Perbosc si je suis occitaniste). Mots clé en diagonale: "jeunes désoeuvrés", "le gourou Ghanada", ""fantasmagorie", "une Prague froide et désincarnée", "humour surréaliste", "l'écriture et le mensonge". Ah! C'est sûr ça va plaire à l'auteur du MATAGOT MODERNE (chez IEO LENGADOC, à Béziers, ton bon de commande est ci-contre, tu devrais en profiter). Je lui en parlerai. Un fax. L'hôtel de Camargue. Mais où ai-je foutu mon bon de commande? Ah! Il me sert déjà de marque page! Voilà ce que c'est que de se faire livrer au boulot.

dilluns, 28 de novembre del 2011

Indrajit Hazra


Indrajit Hazra est un journaliste et écrivain indien né à Calcutta en 1971.

En 1990, il produit un petit recueil de poèmes au Writers Workshop, Calcutta, intitulé : Twentyfour [i.e., twenty-four] poems.

En 1995, il obtient son diplôme de l'Université de Jadavpur, Calcutta. Ensuite, il va vivre à Delhi. Il devient journaliste, assistant-rédacteur puis rédacteur en chef pour l'Hindustan Times, où il a sa rubrique hebdomadaire "Red Herring". Il écrit en anglais.

Segond mon collèga T.O, Indrajit Hazra saria pas luenh de l'univers dau MATAGOT MODERN (IEO LENGADOC). De veire... Il faut que j'en parle au petit auteur du MATAGOT MODERNE que je connais très bien. Je lui ferai une fiche de lecture.

diumenge, 27 de novembre del 2011

Clèves de Marie Darrieussecq


Clèves de Maria Darrieusecq es un libre monstruós sus l’adolescéncia. Es divisit en tres partidas : leis aver, lo faire, lo tornar faire. Lo tot ligat per una problematica comuna : faire l’amor a la joventud. Sabèm pas coma l’autor pòu escriure un libre talament ligat ai remembres pregonds e versemblables d’una joventa. Un romantisme ligat a una obsession porcassièra e fisica. Per aquò siam pas luenh de son promier : Truismes. Sens messòrgas, pegats sus lo passat nòstre, se metamorfosam totei fácia ai cambiaments carnaus. Entre desesper e rire. Un bòn libre impudic e coratjós.

Marie Darrieussecq, Clèves, França, P.O.L Editeur, 2011.

diumenge, 20 de novembre del 2011

Paco Ibanez e lei lengas

Alain Rey: un pays qui a mal à sa langue

Alain Rey reproche à ses collègues linguistes et... (Photothèque Le Soleil)

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Alain Rey reproche à ses collègues linguistes et aux politiciens d'abandonner le combat pour la préservation de la langue de Molière.

PHOTOTHÈQUE LE SOLEIL

Annie Mathieu
Le Soleil

(Québec) Alain Rey, qui a visité la Belle Province plus d'une vingtaine de fois, a eu vent de l'indignation du maire de Québec, qui a constaté à Paris cette semaine que l'anglais gagnait du terrain. Se disant préoccupé pour la francophonie, Régis Labeaume a même appelé la France à se réveiller pour donner l'exemple.

Un coup d'épée dans l'eau? «Les efforts des Québécois pour la langue française ne sont pas bien relayés en France. Ils sont reconnus par les spécialistes, par les gens qui aiment le Québec, mais la méconnaissance des Français des autres parties de la francophonie dans le monde est énorme.»

«La majorité des politiciens français et surtout dans ce gouvernement sont des gens qui ont une grande admiration pour l'anglais et qui ne sont pas du tout intéressés par la défense du français», poursuit M. Rey, ajoutant que Matignon ne s'occupe plus que des problèmes économiques du pays. «Il y a une profonde indifférence sur les questions culturelles», déplore-t-il. Conséquemment, dit-il, la législation existante visant à protéger la langue, la loi Toubon adoptée en 1994, n'est tout simplement pas respectée.

L'auteur de nombreux ouvrages sur la langue, dont les célèbres dictionnaires de la maison d'édition Robert, croit ainsi qu'à l'heu re actuelle, les meilleurs défenseurs du français dans les réunions internationales sont plutôt le Canada, par l'intermédiaire du Québec, ainsi que les pays africains. La France est loin derrière, selon lui.

Pour illustrer ses propos, il cite en exemple l'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn et sa remplaçante, Christine Lagarde, qui ne parlent que dans la langue de Shakespeare par pur snobisme et «pour se donner l'illusion d'être en prise avec le centre de décision mondial considéré de langue anglaise».

Les autres coupables sont les médias et les entreprises, selon M. Rey. «Il y a une attitude qui consiste à valoriser tout ce qui est anglo-saxon et qui provient des États-Unis», analyse le linguiste. Ainsi, dit-il, les Français se soucient peu de l'utilisation abusive de mots anglais dans le langage courant, comme smartphone, week-end ou happy hour.

Indifférence ou ignorance?

Comment un tel laxisme est-il possible? «Les Français ont l'illusion qu'ils vivent dans un milieu unilingue où le français n'est pas du tout menacé, répond Alain Rey. Ils sont dans une sorte de protection imaginaire et fictive comme si le français était la seule langue du monde. Cela paraît ridicule, ce n'est pas rationnel, mais c'est le sentiment que rien ne peut faire mal au français.»

L'ancien directeur de la rédaction de la maison Robert, aujourd'hui relégué au poste de conseiller éditorial pour l'entreprise en raison de son «âge avancé», en veut surtout à ses collègues linguistes et aux politiciens d'abandonner le combat pour la préservation de la langue de Molière. Le sujet n'est donc pas tabou, il est tout simplement balayé sous le tapis, croit celui qui ne montre cependant pas du doigt monsieur et madame Tout-le-Monde, qui sont, dit-il, tout simplement mal informés.

«Je pense que la fréquence des anglicismes en France repose en très grande partie sur l'ignorance de l'anglais par les Français, fait valoir le linguiste. Par conséquent, si les Français étaient meil leurs en anglais, ils emploieraient moins d'anglicismes. Cela peut sembler paradoxal, mais c'est mon point de vue.»

Les anglicismes ne sont donc pas bien «ressentis» puisque les mots sont immédiatement prononcés à la française, avance M. Rey, ajoutant que les anglophones - et les Québécois - ont l'habitude de se moquer des Français en raison de la prononciation de certains mots. «On leur explique qu'il faut employer courriel, mais ils disent mail et même mailer comme s'il s'agissait du verbe "mêler". Ils n'ont pas de conscience du passage d'une langue à une autre.»

Pour l'auteur, les Français qui se battent pour leur langue sont les interprètes et les traducteurs qui connaissent bien l'anglais et qui veulent affirmer la différence entre les deux langues. Les Québécois ressentent aussi autrement le passage d'une langue à l'autre, selon M. Rey. «Ils s'en rendent très bien compte parce qu'ils sont en contact au quotidien avec l'anglais et ils savent que sur leur continent, l'anglais est majoritaire.»

Les autres pays européens ne sont pas épargnés, note par ailleurs Alain Rey. «C'est une tendance généralisée en raison de la puissance économique des États-Unis, du snobisme et de l'ignorance», ajoute-t-il. Selon lui, si Régis Labeaume s'était également rendu à Rome, en Italie, il aurait fait le même constat qu'à Paris : l'anglais y est omniprésent.

Même s'il n'aime pas ce qu'il voit et entend, l'historien de la langue arrive néanmoins à relativiser la situation du français dans le monde. Il s'est aperçu, dans ses recherches, qu'à la fin du Moyen Âge, la langue était dans un état bien pire encore. «Au XVIe siècle, la proportion de mots italiens dans la langue française était invraisemblable. C'était la Californie de l'époque», illustre-t-il en référence à la quantité de mots provenant de cet État américain dans l'usage du français.

«J'ose espérer que lorsque ce sera vraiment, pour employer le titre d'un beau film québécois, la fin de l'empire américain, la proéminence de l'anglais dans le monde reculera», conclut Alain Rey.

LEGIT DANS CYBERPRESS

dissabte, 19 de novembre del 2011

100 messages pour Bernadette Lafont

Smoking girl

Bernadette lafont - photo jean Loup Sieff (1959)

Chaque jour que je lis et relis mon blog, je pense à vous, Bernadette. Vous remportez tous les suffrages de mes statistiques. Le message que j'avais écrit sur votre passage enthousiasmant au Pont du Gard pour la lecture de la Bête du Vaccarés attire tous les lecteurs du monde sur mon pauvre site écrit en occitan et en français. Vous êtes au sommet de mon hit-parade avant les textes sur Fallet, les citations de Blier, les contes de Rémi Salomon et l'annonce d'une première publication. Je vous en remercie et je vous admire encore plus chaque jour. Car vous attirez de beaux regards ici. Bien à vous. Tam

dimarts, 8 de novembre del 2011

lo bonur es dins lo tam

Amé la teulissa que raja d’en pertot dins l’ostau, la patrona que nos expleita a l’òbra (qué fa la gaucha ? lei obriers perdon sei drechs !) i aviá de que tot laissar uèi e acabar, pecaire, coma un cocha-vestit. Alòr vau faire coma ma collèga Liza, la cantaira, qu’es sempre positiva e vau m’inspirar parier de la k aquela genta dòna que me formèt au trabalh d’agent de viatge, i a detz ans ja : èra filosofa e me disiá : « quora tot va de guingoi fai la tiera de tei bonurs positius de la jornada. » I anem !

Pense que deman anarai pas obrar meme sota la pression de la patrona. E me ren cool. Resistirai. M’aime quora siáu indignat.

Pense que deman vau faire un reperatge dins Leberon per un viatge a l’entorn deis aucèus.

Divendres trabalham pas : es ma jornada la mai penibla e me vei suau.

Ai enfuòcat la satla dei fotocopias amé un JAN PETIT version rai.

Ai capitat l’organizacion d’un viatge a Carcasona per mai.

Ai manjat au restò amé Valo.

Calou m’a escrich.

Ives Montant m’a esmogut sus França 2 per son engatjament e son mestier artistic.

La polida de la MAIF aviá una voés estrambordanta e rasseguranta. Me languisse de rescontrar l’experta a l’ostau…

Mei plantas verdas respiron lo bonur.

Ai tubat una clopa, me siáu regalat .

Ai manjat tot lo chocolat, me siáu regalat.

Me…………………….., me siáu regalat.

Ai rescontrat l’experta de la maif sus la cam. M’a monstrat son assegurança amé son còs de cat. Me siáu regalat.

Lei viatjaires me mercejan per lo trabalh que fau.

Ai begut la cervesa de ma vida.

Ai retrobat lo fiu de mon portable. E m’a fach rire.

Ai marchat sota la pluèia amé una pèu d’ors sus la tèsta..

Deman dins Leberon tòrne veire un collèga que m’es car.

Adobe un viatge per Catalhona per de viatjaires simpatics.

Aquí Lo, Maria Lo, Lo mond es ben polit.