dimecres, 20 de juny del 2007

la grande morte épisode 8


Au casino, Jean et Gigi somnolent. La machine à sous leur pique les yeux.

- ’trop de monde. Pas bien. Sortons .

Et ils sortent. Avenue ensoleillée par les réverbères oranges, architecture baladurienne, la Grande Motte ressemble à une cité perdue. Civilisation fin de siècle. Les immeubles-pyramides s’arqueboutent dans le béton blanc.

Personne n’est d’ici. Ce port de plaisance n’a pas d’odeur charnelle. Sinon l’odeur monoï Nivéa de ces soirées collantes d’ août. Ça pue la sueur écoulée de ces journées de plage à s’écraser les uns sur les autres, les seins, les couilles et les ventres aliénés aux maillots. Tout et tous sont de passage. Des touristes. Pas de langue spécifique. Pas de communication. Des portables. Ça se caricature. Ces anglais rouges et ces parisiennes plates. Et ces méditerranéens qui rient méchamment dans leurs barbes patoisantes quand ils viennent pour un soir dans ce sud ordinaire. Un ailleurs proche et à la fois éloigné de leur sud natal. Ils viennent pour rire des autres comme les cruels vont au zoo. Personne n ‘est honnête ici. Personne ne défend cette ville puisque personne n’en est. Et Jean, il en est cacalassé de tous ces cacous.

Il prend une glace à l’américaine, elle à la fraise.

Laetitia vomit ses pilules. Sans doigts au fond de la gorge. Pas difficile de vomir quand vous soupçonnez votre amour d’adultère : la trahison vous dégoûte. Elle s’essuie la bouche. Elle noue ses beaux cheveux épais. Elle se fait belle pour l’autre. Pour ne pas la décevoir. Elle va les rejoindre. Elle se maquille de larmes. Elle hurle dans tout son corps. Pas un son ne sort de sa bouche. Ses cris sont des spasmes.


A suivre, bon sang de bonsoir...