dijous, 14 de juny del 2007

Que dalle ! : quand l'argot parle occitan

Que dalle” part d’un constat. La plupart du temps les gens considèrent que l’occitan, surtout sous sa forme actuelle, est fortement contaminé par le français. C’est un lieu commun qui a la vie dure car s’il est vrai en partie, il ne faut pas oublier que l’occitan et le français (et l’espagnol, le catalan, l’italien, le portugais…) sont des langues romanes avec un fonds commun important qui permet de passer de l’une à l’autre langue, surtout quand le monolinguisme typiquement français ne bloque pas le passage : attention (fr) atencion (oc) atención (esp) atenção (port.) attenzione (it).

On ne peut pas dire pour autant que ces langues imitent le français.
Surtout il convient de se garder d’un regard univoque : le français a certes influencé l’occitan, mais l’inverse est encore plus vrai (et d’ailleurs le français serait-il ce qu’il est s’il n’avait pas puisé sans retenue dans toutes les langues “régionales” de l’hexagone).

A toute les époques et pas seulement pour un lexique marginal ou vaguement folklorique. (Ce sera l’objet d’un prochain livre). Y compris dans un domaine aussi spécifique que celui de l’argot des truands, l’apport de l’occitan est considérable en quantité, et là aussi pour des termes importants : “mitan” et “pègre” sont deux termes d’origine occitane. “Arquer, baratin, casquer, empaffé, gaffe, maquer, prose...” pour ne citer que ceux-là, sont des mots occitans passés pratiquement tels quels, et sans grand glissement de sens d’une langue à une autre.
Pour les truands occitans “montés à la capitale” il suffisait en effet de parler dans leur langue pour crypter le message, et créer la complicité de corps. La communauté les a ensuite adoptés, sans grandes modifications. L’intérêt annexe de cette recherche est qu’elle montre l’aveuglement d’excellents spécialistes qui ne se sont pas posé la question de ce rapport à l’occitan et offrent parfois des explications étymologiques surréalistes.

Florian Vernet publie en même temps que son essai sur l’argot occitan un roman “J@rdin de las Delícias.com”.

Tèxte: Librarié Sauramps, a Montpelhièr.