dijous, 22 de febrer del 2007

Aile Noire Episode Huit

Aile Noire épisode Huit


Sa mère l’adulait. Elle le gardait égoïstement. Elle le trouvait beau. Elle le trouvait grand et bon musicien. Elle lui disait que si elle était une fille de son âge, elle se marierait immédiatement avec lui. Mais aujourd’hui les goûts ont changé, les dames ont perdu les valeurs et ne remarquent pas les hommes bons, bien éduqués et fidèles. Elle entretenait avec cet adulte des relations d’enfant. Elle tremblait pour lui lorsque qu’elle ne le voyait plus, pouvait rester une nuit sur le trône si son enfant roi découchait. Il ne pouvait quitter le lupanar sans entendre la matrone lui demander : « Où tu-vas ?… Et tu rentres à quelle heure ?… Tu me feras dire si tu rentres pas ?… Tu me le diras si tu rentres souper ? ». Il ne la quittait plus car il ressentait ses angoisses. Cela le rendait malade, mangé par ses peurs. D’où son teint enfumé.


Andréa rejoint le pianiste, l’embrassa, et lui dit :
- Joseph, j’aurais besoin de tes services… Je suis venu te chercher… Ca me fait mal au cœur de te voir crever dans ce trou…. Tu gaspilles ton talent…. Tu sais, je fréquente une belle et jeune fille qui chante merveilleusement bien : Aile Noire…. Et en ce moment, on a un grand succès… Tu dois la connaître.. Elle fait un malheur dans les cabarets… Mais elle sent son univers musical limité alors elle cherche un pianiste… J’ai pensé à toi… Tu serais la personne idéale…
- Ecoute, tu crois qu’à mon âge, je pourrais commencer une nouvelle vie ? J’ai mes habitudes ici…
- Tu as entendu parler d’Aile Noire ?
- Aile Noire… C’est une nana que tu as sortie du ruisseau... Tout le monde en parle ici… Tout le monde chante sa chanson… « Tout mes trucs, Tous mes Trucs »… C’est elle que tu fréquentes ?… Ah ! Ben ! Mon cochon !
- Elle promet ! Elle promet ! J’ai des contrats, des théâtres, des accords avec la presse…. Allez Joseph ! Laisse tomber ton clavier et regarde moi, là, droit dans les yeux !… Moi, je vais te faire une confidence… Moi, je vais te dire tout honnêtement… Car tu es mon frère… On a grandi ensemble… Et bien je sais ce que tu vaux, et ça me fait mal de te voir mourir ici…Tu vois, j’ai toujours été chagrin de te voir te démolir dans cette ambiance de tabac et de femmes de mauvaise vie… Ferme le couvercle de ton piano et écoute moi bien. Bien. Voilà. Parce que c’est important. Tu es ma chair, la chair des Biancone-Alberto, et je souffre dans ma peau quand je te vois comme ça. Sans te l’avoir dit ça fait longtemps que je travaille pour toi. Que je cherche à mettre à jour ta virtuosité. Aile Noire, je l’ai choisie pour toi. Tu es la personne idéale. On se la partagera, en famille. Toi, moi, moi, toi. Et elle, elle sera notre création. Et on aura de l’argent. Beaucoup de femmes et beaucoup d’argent. Je te fais confiance, tu as un talent d’artiste que je n’aurai jamais. Et.. Oui... Oui... Je te fais confiance...»
« Je te fais confiance ». Deux fois. Voilà ce que Joseph attendait. Il se libéra immédiatement de ses inquiétudes et décida de quitter la mère.

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A suivre...