diumenge, 18 de febrer del 2007

Aile Noire: épisode 5: où Paris se fait en un jour...


Episode 5: Où Paris se fait en un jour.

Il Parigiano Sensuale dénicha les meilleurs théâtres. Au café concert la nouvelle chanteuse braillait sa chansonnette dans la position d’un pichet, les deux bras autour des hanches. Elle ne répétait pas. A peine si elle avait le trac. Elle possédait une audace folle, montait sur scène comme une furie, se plaçait, là, bien au centre du plateau pour narguer le spectateur soumis à son charisme d’enfant effrontée. Les hommes rougissaient de désir pour cette voix unique et mélodieuse, ce texte excitant et populaire qui en promettait. Son corps ne faisait qu’un avec le café, la scène, l’alcool, les tables. On acclamait l’oiseau, le bijou, la trouvaille. Elle s’exhibait au Moka, rue de la lune. On ne venait plus pour Thérésa ou Béranger, on venait pour Aile. Son nom, son refrain, ses attitudes, on aimait tout « chez la noire ». Le peuple reprenait « tous ses trucs ». Sa chanson s’arrachait sur les trottoirs. On la réclamait . Ah ! C’était du tonnerre ! On se levait, on sifflait, on tapait des pieds si elle disparaissait.

Biancone rencontrait le monde au sortir des boites, serrait les paluches des grands cabaretiers : Goubert de l’Alcazar, Lorne de l’Eldorado. On se disputait le mentor: « Elle est extraordinaire mon cher ! Extraordinaire ! Pouvez-vous nous la signer pour quelques soirées ? » Ala Nera naissait. Il Parigiano Sensuale modelait sa marionnette tel un Gepetto machiavélique.

Car on ne les voyait jamais l’un sans l’autre. Andréa feignait d’avoir des étoiles dans les yeux lorsqu’il la regardait. On disait qu’ils étaient très amoureux. La famille bolognaise et son orgueil restaient saufs.



A suivre...



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1 comentari:

Anònim ha dit...

J'aime de plus en plus ton style... Grand plaisir de te lire, à suivre...